C’est en 2000 et grâce à Denis Lavaud qui venait de consacrer quelques pages de sa revue Zon’Art à mon jardin que je fis la connaissance de son complice Bernard Dattas. Féru de littérature populaire et amoureux du livre, B. Dattas me proposa à l’époque d’inaugurer ce qui allait devenir une série de livres-objets consacrés à l’une de ses passions que sont les environnements et autres jardins inspirés.
Récemment, j’ai eu l’occasion d’interroger ce personnage discret sur la genèse de cette édition qui rassemble à présent quatorze numéros et donc quatorze créateurs : E. Taugourdeau, A. Vanabelle, Alexis Le Breton, M. Besse, B. Litnianski, M. Espalieu, J. Grard, R. Pellé, Pierre Mathey, R. Lemière, J. Donadello, R. Escaffre, Jacques Lucas et moi-même.
Avant de t’intéresser à l’Art Brut, ta passion initiale était, je crois, la littérature et la bibliophilie.
Effectivement et en dehors du fait que j’étais professeur de lettres, je m’intéresse depuis un certain temps déjà à la littérature du 20° siècle, notamment la période qui suit le surréalisme. J’ai eu la chance de rencontrer et fréquenter régulièrement l’écrivain-chroniqueur André Vers* qui m’a fait connaitre d’autres auteurs. A l’époque, dans les années 80, je l’aidais à dactylographier certains de ses textes et je faisais déjà quelques livres-objets. Il trouvait intéressant de fabriquer quelque chose à partir de textes et m’encouragea à poursuivre. J’ai donc continué avec les auteurs qui me convenaient le mieux comme René Fallet, Antoine Blondin, Robert Giraud etc. la littérature populaire en somme.
Comment est né finalement ton attrait pour les sites et les jardins insolites ?
Au départ, je m’intéressais essentiellement à l’art populaire.
Plus tard, lorsque que j’ai rencontré Denis Lavaud, à la librairie «Puce» de Dominique Lattron, rue Bouret, on s’est mis à crapahuter dans Paris pour prendre en photo les graffs, les tags et les pochoirs dignes d’intérêt. C’est comme cela qu’on a été amené à faire des livres-objets en commun plutôt sur l’art et lorsqu’il a commencé Zon’Art, on a sillonné la France pour aller à la rencontre des créateurs d’environnements. C’est ainsi qu’est née l’idée de cette série de porte-folios consacrés à ces artistes populaires.
Plus tard, lorsque que j’ai rencontré Denis Lavaud, à la librairie «Puce» de Dominique Lattron, rue Bouret, on s’est mis à crapahuter dans Paris pour prendre en photo les graffs, les tags et les pochoirs dignes d’intérêt. C’est comme cela qu’on a été amené à faire des livres-objets en commun plutôt sur l’art et lorsqu’il a commencé Zon’Art, on a sillonné la France pour aller à la rencontre des créateurs d’environnements. C’est ainsi qu’est née l’idée de cette série de porte-folios consacrés à ces artistes populaires.
Tu parles de porte-folios plus que de livres-objets ?
Oui, car dans ce cas, le principe est toujours le même : je fabrique une sorte de boite en plâtre que je sculpte et que je décore dans l’esprit du lieu dont je parle. A l’intérieur, j’y glisse un petit livret qui contient un texte et 13 photos prises sur place lors de nos balades. Jusqu’à maintenant, je n’ai toujours réalisé que treize exemplaires de chaque. C’était en effet assez répétitif à fabriquer et donc il a bien fallu que je convienne d’un nombre ;
Nous faisions partie d’une association qui animait la revue "Vendredi 13" et qui ne se réunissait que les vendredis 13, ce qui m’a donné l’idée de ce nombre d’exemplaires immuable.
Nous faisions partie d’une association qui animait la revue "Vendredi 13" et qui ne se réunissait que les vendredis 13, ce qui m’a donné l’idée de ce nombre d’exemplaires immuable.
Est-ce qu’ensuite, tu envoyais un exemplaire aux créateurs concernés ?
A part Marie Espalieu ou Alexis Le Breton déjà décédés, chacun a reçu son objet ; En général les réactions étaient positives ; c’était pour eux une forme de reconnaissance. Je pense même que certains étaient assez émus.
Effectivement, un bel hommage et un sacré travail pour une série d’objets atypiques, intrigants ; véritables créations qui tentent, toujours de façon bienveillante, de restituer l'esprit des lieux. Bernard dattas a su conserver l'espieglerie et l'humour inhérants à cette forme d'art. Cette initiative est restée assez confidentielle même si de rares numéros ont fait l’objet d’un vernissage entre amis à la librairie de la halle St. Pierre à Paris.
Toutes photos Bernard Dattas et Michel leroux
Toutes photos Bernard Dattas et Michel leroux
* André Vers est né à Paris en 1924 et mort en 2002. Il a publié 4 livres et a bien connu Jacques Prévert, René Fallet, André Hardellet ou encore Georges Brassens.
Misère du matin (1953, réédité en 2009), Martel en tête (1967, réédité en 2006), Gentil n'a qu'un oeil (1979), C'était quand hier ? (1990).
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