lundi 18 octobre 2010

Une visite chez Gaston Mouly

                         

   Mes flâneries estivales m’ont conduit cette année en de nombreux endroits que je souhaitais voir depuis longtemps et au mois d'août, grâce à J. F. Maurice, j’ai pu aller chez Gaston Mouly, ce créateur hors-norme du Lot, disparu accidentellement en 1997. La rencontre avec sa veuve fut l’un des moments fort de notre périple car elle nous autorisa à circuler librement dans tous les endroits qu’occcupait Gaston. Ce qui fut frappant, c’est que rien n’a bougé depuis le jour son décès. Dans l’atelier, le moindre objet est resté à sa place comme si, une fois encore la disparition d’un créateur autodidacte laissait la famille dans le plus total désarroi quant à la gestion l’œuvre. Comme si le décalage entre l’artiste et ses proches prenait encore plus de relief, se révélant d’avantage. La meilleure façon de gérer l’œuvre étant finallement de laisser se déposer un linceul de poussière pour protéger l'esprit des lieux et attendre. Pour ce qui concerne les environnements, c'est la végétation qui joue ce rôle, protecteur ou destructeur jusqu'au délitement.
   Gaston Mouly était né en 1922 et jusqu'à sa retraite, en 1988, il dirigea un entreprise familiale de maçonnerie. Ses rencontres avec les artistes Bissière et Zadkine vont révéler le désir qu'il avait depuis toujours de devenir artiste. C’est la maîtrise du ciment qui le fera développer un ensemble de galettes en relief et de sculptures parfois monumentales. Il est également connu pour ses fameux dessins au crayon de couleur qui décrivent des scènes rurales et la vie quotidienne, l’ensemble subtilement teinté de rêve.
   Cétait un homme animé d'un désir artistique qui lui était venu sur le tard. Gaston avait le sens des relations humaines, une ironie sur lui-même et une intelligence des situations. Son œuvre est présente dans de nombreuses collections parmi lesquelles : Le musée de la Création Franche à Bègles, l’Aracine à Villeneuve d’Ascq, La Fabuloserie à Dicy, le musée Charlotte Zander à Bönnigheim.
(Photos JFM et JMC)
 














Aucun commentaire: