mercredi 27 octobre 2010

Suivez le guide !...

    Une virée nordiste au début d’octobre m'a permis de revoir ou d'aller sur les traces d'environnements cités pour la plupart dans le fameux Guide de l'Art Insolite, Nord, Pas-de-Calais, Picardie de (Francis David, 1984). Vingt cinq ans se sont passés depuis la parution de cet ouvrage ; Au fil de ses dernières années, les récits de tous les routards de l’Art Brut et populaire rendent fréquemment compte de la triste disparition de ces endroits. Le risque de trouver porte close ou de ne rien revoir était donc présent.

   La façade du pavillon des Iris à Steenwerck (Nord) fut réalisée dans les années 60 par les hommes d'entretien d'une maison de convalescence. Cette bâtisse est désormais occupée par l'office du tourisme de la commune. Le mur décoré a été sauvegardé et entretenu régulièrement. Bravo ! (Photo JMC)



   Egalement situé à Steenwerk le célèbre arsenal d'Arthur Vanabelle a quant lui bien évolué depuis 25 ans. Les mitrailleuses se sont multipliées et un char d'assaut pratiquement grandeur nature trône dans le jardin. A. Vanabelle (88 ans ) vit toujours sur place avec son frère mais ne souhaite pas être importuné par les visiteurs. Le musée de Villeneuve d'Ascq récemment inauguré montre au sein de la collection L'aracine une impressionnante maquette de ce lieu. Visiblement intéressé, le musée réfléchi à la sauvegarde de cet environnement. Un char dans le parc à l'assaut de l'art contemporain ! (Photos JMC)



Du Robillard géant !
 
   Un destin plus sombre en revanche, pour ce magnifique endroit sur la commune du Doulieu (Nord). Totalement "néttoyé" (dédruit) il ne reste plus rien si ce n'est le souvenir de son auteur, Jean-Baptiste Bouriez, parmi quelques commerçants du bourg. (photo Francis David)

 
   Pas brillant non plus le cas du Jardin des Merveilles de  Bodan Litnianski. Cet exceptionnel environnement de Viry-Noureuil (Aisne) est à l’abandon et visiblement toujours à vendre depuis de décès de son auteur en 2005. Le jour déclinait ce qui explique la qualité moyenne des photos mais on se rend compte de l’envahissement de la végétation qui peu à peu risque de déstabiliser les colonnes. Les motifs décoratifs sont également touchés par l’usure du temps. D’autre part, il n’est plus possible de circuler tout autour de la propriété car le voisin de gauche à bouché l’accès par une barrière en bois et un affreux petit garage en préfabriqué a été construit pratiquement contre le mur de coquillages. Les mots me manquent... (Photos JMC)

La végétation gagne du terrain.

La façade et l'entrée



Une barrière bouche désormais l'accès. Pas de ça chez nous !!


Bodan Litnianski en 2003  (Photo JMC)

  
   Le Jardin aux Jouets de Cyril Roussel est beaucoup plus récent mais il aurait mérité d’être en bonne place dans le guide de F. David. Il se situe à Gravelines près de Dunkerque. C’est un lieu très impressionnant où sont accumulés en extérieur des milliers de jouets récupérés et rassemblés par thèmes ou par saynètes. L’ensemble est écrasé d’une lumière particulièrement forte dans la région qui, avec le temps, a littéralement brûlé et modifié l’aspect initial de ces objets. Certains, les poupées par exemple ont la peau transformée en une sorte de croûte effrayante ce qui a incité certains à nommer cet endroit “Le cimetière des jouets”. L’auteur, employé aux abattoirs à la retraite vit sur place avec son fils dans des mobil-homes. (Photos JMC)







mardi 26 octobre 2010

Art Aborigène à Saffré

Pour sa huitème expo, Hang-art acceuille la galerie du Temps du Rêve de Pont-Aven qui présente 70 œuvres contemporaines d’Art Aborigène.
On peut également revoir sur place les nouveaux travaux de Agnan Kroichvili, Bernard Le Nen, Joël Lorand, Ghyslaine et Sylvain Staëlens.
La traçothèque dispose aussi pendant cette période des œuvres en dépôt-vente de : Marie-Christine Bouyer, Jean-Michel Chesné, Joël Crespin, Fabien Dupont et Luc Fleurance.
Cette expo se poursuivra jusqu’au vendredi 3 décembre 2010.
Ouvert les samedis, dimanches et jours fériés de 14 h 30 à 18 h 30 ou en semaine sur RDV. Visite accompagnée tous les dimanches à 15h. Tout renseignement au 02 40 77 22 10 ou sur le site : http://www.hang-art.fr/ 
Marc Yvonnou, directeur de la galerie du Temps du Rêve sera présent au hang-art dans l’après-midi du dimanche 7 novembre. Joël Lorand sera présent au hang-art dans l’après-midi du dimanche 14 novembre.
Le Hang-art sera ouvert le 1 et 11 novembre de 14 h 30 à 18 h 30.
 


lundi 18 octobre 2010

Une visite chez Gaston Mouly

                         

   Mes flâneries estivales m’ont conduit cette année en de nombreux endroits que je souhaitais voir depuis longtemps et au mois d'août, grâce à J. F. Maurice, j’ai pu aller chez Gaston Mouly, ce créateur hors-norme du Lot, disparu accidentellement en 1997. La rencontre avec sa veuve fut l’un des moments fort de notre périple car elle nous autorisa à circuler librement dans tous les endroits qu’occcupait Gaston. Ce qui fut frappant, c’est que rien n’a bougé depuis le jour son décès. Dans l’atelier, le moindre objet est resté à sa place comme si, une fois encore la disparition d’un créateur autodidacte laissait la famille dans le plus total désarroi quant à la gestion l’œuvre. Comme si le décalage entre l’artiste et ses proches prenait encore plus de relief, se révélant d’avantage. La meilleure façon de gérer l’œuvre étant finallement de laisser se déposer un linceul de poussière pour protéger l'esprit des lieux et attendre. Pour ce qui concerne les environnements, c'est la végétation qui joue ce rôle, protecteur ou destructeur jusqu'au délitement.
   Gaston Mouly était né en 1922 et jusqu'à sa retraite, en 1988, il dirigea un entreprise familiale de maçonnerie. Ses rencontres avec les artistes Bissière et Zadkine vont révéler le désir qu'il avait depuis toujours de devenir artiste. C’est la maîtrise du ciment qui le fera développer un ensemble de galettes en relief et de sculptures parfois monumentales. Il est également connu pour ses fameux dessins au crayon de couleur qui décrivent des scènes rurales et la vie quotidienne, l’ensemble subtilement teinté de rêve.
   Cétait un homme animé d'un désir artistique qui lui était venu sur le tard. Gaston avait le sens des relations humaines, une ironie sur lui-même et une intelligence des situations. Son œuvre est présente dans de nombreuses collections parmi lesquelles : Le musée de la Création Franche à Bègles, l’Aracine à Villeneuve d’Ascq, La Fabuloserie à Dicy, le musée Charlotte Zander à Bönnigheim.
(Photos JFM et JMC)
 














samedi 16 octobre 2010

En voiture !

   Il n'a pas fallu attendre les années 70 pour que certains excentriques transforment ou fassent de leur véhicule le support original de leur création ou de leur délire automobile. Aventuriers, inventeurs et globe-trotters de tout poil, en route vers un imaginaire à quatre roues ! (Coll. JMC)

Une voiture-sabot pour ces deux globe-trotters franco-belges

La locomotion moderne dit la légende :
la voiture à propulsion à hélice !

   En 1998, le film de Francis Veber "Le dîner de cons", dévoilait un Jacques Villeret bâtisseur d'édifices en allumettes. C'est sa fierté affichée et le déballage de sa performance qui seront décisifs pour le funeste jury qui le désignera comme le prochain con à moquer. Même si cette comédie plutôt efficace m'a séduit à l'époque, j'avoue avoir éprouvé une gène vis à vis du mépris que cette activité suscite dans le film, et décrite comme étant le summum de la ringardise et du mauvais goût. Il est vrai que ce sont souvent le record ou la prouesse qui sont mis en avant au détriment du jugement esthétique. Cette carte postale en témoigne à nouveau.
Texte du verso : Tour Eiffel construite avec 20 000 allumettes sans employer ni clous, ni colle forte. Liées ensemble avec 2000 m. de fil de cuivre dans l’espace de trois mois sans aucun plan, par François Razborsek, invalide.
Le vélo-car-bateau, construit par Muller Albert.
 
En haut, les deux mécaniciens - En bas, le décorateur du véhicule

Un mobil-home avant l'heure


jeudi 14 octobre 2010

"Les Inspirés en soutane" réédité


   Compte tenu du succès rencontré, le dernier numéro de la revue Gaogène "Les Inspirés en soutane" vient d'être réédité. Quatième opus consacré à l'architecture marginale et la création sauvage par le biais de la carte postale ancienne. Vous pourrez également vous procurer les précedent numéros (excepté le n°24, épuisé)
Pour les commander, contactez
Jean-François Maurice : jfmaurice@laposte.net
ou Jean-Michel Chesné : jmchesne@libertysurf.fr
Petit rappel pour s'abonner :
Jean-François Maurice - Le Bourg - 46140 Belaye
 
Gazogène n° 31 - Disponible
Gazogène hors-série 96 pages - Disponible
            Gazogène n°24 -  Epuisé                      Gazogène n°27 - Disponible


mercredi 13 octobre 2010

Le jardin de Gilis aujourd'hui


   Monsieur Gilis était maçon. Pendant des années, il avait rêvé de constituer sur un petit terrain en bordure de route, traversé par un fossé alimentant un bassin, un "jardin du rêve" peuplé de statues représentant son imaginaire. A la retraite, il s'y attelle et en vient à bout après 3 ans d'efforts. Peu de temps après en 1974, il disparaîtra. Ce petit site insolite est situé aux confins du Lot et en toute saison, la végétation est luxuriante, envahissante et renforce un sentiment de nostalgie accentué aujourd'hui par la lente degradation des sculptures en ciment. Les couleurs ont désormais partiquement disparu de la plupart des pièces. Au départ, les statues polychromes s'inspiraient du "Manège Enchanté", une émission de télévision des années Soixante. Cependant, Gilis va rapidement abandonner ces personnages pour constituer son propre univers.
   Après les personnages télévisuels, ce sont tous les animaux du monde mais situés d'une façon telle qu'ils apparaissent visiblement liés par une logique interne: zèbre, ours, éléphant, tigre, boa, âne et singe; puis, ce sont tous les volatiles, depuis les plus familiers jusqu'aux plus exotiques... Comme souvent on trouve également la representation du Général De Gaulle ou du Maréchal Leclerc.
   Globalement l'endroit est en très mauvais état et malgré un attachement relatif, la famille qui ne semble pas prendre la mesure des dégats, reste passive laissant la végétation et le mauvais temps recouvrir l'ensemble comme pour sanctuariser le souvenir.
(Photos JMC et JFM)