Abbé Foué - Bouquet de roses - D.R. |
Si les rochers sculptés par l'abbé sont encore (pour partie) visibles sur la falaise, on croyait ses bois disparus. La journée du 18 décembre 2010 célébrant le centième anniversaire de sa mort, a été l’occasion d’une découverte : une femme détenait une petite sculpture chez elle, héritée de sa mère.
Ce sera le petit miracle du jour dans la nouvelle salle de quartier de Rothéneuf : alors que l’ association «Les amis de l’œuvre de l’abbé Fouré» organisait une journée rétrospective, une femme est venue, un sac plastique à la main. Dans ce sac il y avait une sculpture en bois de l’abbé Fouré datée 1904 ! Une petite œuvre représentant un bouquet de roses, avec sur son socle, la signature gravée de l’abbé et de la même écriture la mention : «l’ermite de Rothéneuf».
200 sculptures en bois
Sous nos yeux une œuvre originale remontait des âges. Précieuse redécouverte car des quelques 200 sculptures en bois, il ne reste rien (1). On a pu entendre qu’elles brûlèrent mystérieusement en 1940, ou qu’elles furent détruites dans un bombardement. Les dernières rescapées ont été dispersées lors d’une ultime vente aux enchères dans les années 1980 à Saint-Malo, où son fauteuil s’était vendu 3800 francs (580 euros).
Jacqueline, la propriétaire de cette petite sculpture habite Saint-Malo. Elle était loin de penser qu’elle était en possession d’un tel témoin du passé. Elle trône sur la cheminée et l'époussette de temps en temps, depuis qu’elle l’a héritée de sa mère... «Ma mère s’appelait Joséphine Macé, elle était née en 1899. Cette pièce lui avait été offerte en 1911 pour sa communion solennelle. je le sais parce qu'il y la date en dessous mais je ne sais pas par qui. J’ai longtemps pensé que c’était l’abbé lui-même, mais puisqu’il est mort en 1910 ça ne colle pas... En tout cas, il devaient se connaître puisque maman travaillait en ferme à Jacques Cartier à Rothéneuf : elle portait le lait de porte en porte alors j’imagine bien qu’elle devait aussi déposer du lait chez l’abbé. Quant à moi, cette sculpture, je l’ai toujours connue car maman l’a toujours gardée.»
Avec humour, Jacqueline ajoute : «Je vais dire à mes enfant que lorsque je ne serai plus là, ils devront en prendre bien soin, compte tenu de ce qu’elle représente !» V.D.
(1) A noter qu’on peut voir dans la collection Laracine montrée au LAM de Villeneuve d’Ascq une sculpture non certifiée, probablement douteuse et rapidement attribuée à l’abbé Fouré (jmc).
La pièce sculptée, un homme barbu à un bout, un serpent à l'autre bout, a été attribuée à l'abbé par les animateurs de l'Aracine sans aucune preuve, sur la foi d'une simple ressemblance trouvée entre cette sculpture et un homme barbu visible sur une carte postale du musée des bois sculptés. Quand on compare les deux, on voit bien que les deux pièces ne sont absolument pas identiques. La sculpture de l'Aracine (à présent du LaM) paraît très "finie", très lissée, presque léchée, ce qui paraît assez éloigné du style des sculptures sur bois de l'abbé telles qu'on peut les voir sur les cartes postales publiées, entre autres, dans le n°1 de "L'Or aux 13 îles".
RépondreSupprimerEt si l'on scrute les vues montrant les pièces de ce musée, on ne trouve pas trace de cette statue du LaM (ce qui n'élimine pas complètement l'hypothèse Fouré mais donne tout de même un indice). Enfin, je me rappelle avoir entendu une confidence d'une personne qui s'était entretenue avec le marchand qui avait vendu cette statue à l'Aracine: pour ce marchand, il n'était nullement question d'une statue de l'abbé Fouré. Cette attribution a été inventée par les animateurs de l'Aracine, d'une manière assez aventurée et très peu objective.
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